La Coopérative Incita se spécialise dans l’accompagnement des organisations, des commerces et des individus dans une transition zéro déchet. Notre équipe a notamment développé une expertise unique au Québec dans la mise en œuvre de Défi citoyen zéro déchet à l’attention des municipalités ou des MRC qui souhaitent outiller leur population à la réduction à la source. Notre programme d’accompagnement est une offre clé en main, du recrutement des foyers au suivi de leur démarche. Nous offrons même des outils de communications pour toute la durée du projet !
Les Défis zéro déchet permettent durant 4 à 5 mois d’accompagner, de former, d’outiller et de sensibiliser la population à adopter des habitudes écoresponsables et à réduire durablement leurs matières résiduelles.
Depuis 2019, ce sont plus de 1600 personnes — soit 575 foyers — à travers le Québec dans plus d’une quinzaine de municipalités que nous avons accompagnées dans une transition écologique. Nos dernières cohortes ont réalisé des réductions moyennes de 48 % du nombre d’objets à usage unique chaque mois et nous observons un maintien des habitudes supérieur à 85 % après la fin du Défi zéro déchet.
Les deux dernières cohortes accompagnées (de l’automne 2024 au printemps 2025) l’ont été durant la mise en œuvre de la modernisation de la collecte sélective. Nous avons donc pu, au travers des données collectées, mesurer les impacts sur les différentes voies de collecte des foyers.
Première observation : en quelques mois, les foyers démontrent que la mise en place de quelques actions spécifiques a un impact direct sur la réduction à la source et celle de toutes leurs matières résiduelles confondues.
Ville de Sherbrooke (cohorte de 19 foyers)
La première cohorte présentée rassemblait 19 foyers de la ville de Sherbrooke. Les graphiques ci-après présentent l’évolution de la génération des matières résiduelles générées par les foyers durant l’ensemble du programme. Chaque foyer devait peser, sur une période de 7 jours consécutifs, l’ensemble de leurs voies de collecte : bac de récupération, résidus alimentaires et déchets ultimes. Les foyers devaient refaire ce même exercice 6 fois durant l’ensemble du programme (environ 1 fois par mois).
Les données sont présentées en kilogramme par personne.
La pesée 4 marque le début de l’implantation de la modernisation de la collecte sélective et de l’élargissement des matières collectées. Une diminution significative des déchets ultimes se confirme dès la pesée 4 (environ 0,22 kg par personne). La diminution sera constante jusqu’à la fin du défi.
Si on s’attarde au moment de l’implantation de la modernisation, il est intéressant d’observer que l’on aurait pu s’attendre à une augmentation de la génération des matières recyclables dès la pesée 4 avec une plus grande quantité de matières acceptées dans le bac de récupération. Pourtant, on observe un niveau de génération des matières recyclables presque identique à la pesée précédant l’implantation (pesée 3). Par la suite, on observe une poursuite dans la diminution de la génération des matières recyclables (pesée 5 et 6). L’approche de réduction utilisée tout au long du Défi fonctionne, et ce, même lorsqu’un élargissement des matières acceptées est proposé aux foyers.
À la fin du programme, les foyers ont ainsi diminué de 8 % leur production de matières recyclables, soit 0,05 kg (de 0,66 kg/personne à 0,61 kg/personne). Quant aux déchets ultimes, la diminution est de 30 % sur la période du Défi. La production de déchets ultimes moyenne par personne et par semaine est passée de 1,46 kg à 1,02 kg entre le début et la fin du Défi.
Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu (cohorte de 30 foyers)
La deuxième cohorte présentée rassemblait 30 foyers de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Ces foyers devaient eux aussi peser leurs matières résiduelles selon la même méthodologie que la cohorte de l’étude de cas #1. Les données sont présentées en kilogramme par personne.
Cette cohorte démontre aussi des résultats concrets sur la diminution des matières recyclables. Là où on aurait pu s’attendre à une augmentation des matières recyclables (pesée 4), on observe plutôt un niveau de production presque identique à la pesée précédant l’implantation de l’élargissement de la collecte sélective.
Malgré une nouvelle collecte qui accepte une plus grande variété de matières recyclables, les foyers ont diminué de 16 % la génération des matières recyclables, soit 0,14 kg (de 0,86 kg/personne à 0,72 kg/personne). La production de déchets ultimes moyenne par personne et par semaine est passée de 0,91 kg à 0,48 kg entre le début et la fin du Défi, soit une diminution de 47 %.
Toutes voies confondues, on constate une diminution de 33 % de l’ensemble des matières résiduelles, soit 0,62 kg/personne par semaine.
Une réduction concrète et significative
Si l’on analyse la diminution des déchets ultimes et des déchets recyclables, l’accompagnement des Défis zéro déchet nous permet d’observer qu’il n’y a pas eu de transfert de matières d’une voie vers une autre avec l’implantation de la modernisation de la collecte sélective, mais une réduction à la source formelle de l’ensemble des voies de collecte.
Ces deux études de cas montrent des résultats positifs et encourageants concernant les habitudes de réduction à la source, même pour les matières recyclables, et encore plus pour les déchets ultimes. Le dernier bilan GMR de RECYC-QUÉBEC publié en aout 2025 révèle qu’avec de simples gestes de tri, la population québécoise a réduit de 5 % la quantité de matières résiduelles éliminées.
Là où, à l’échelle québécoise, les simples gestes de tri ont permis à la population québécoise de réduire de 5 % leurs déchets ultimes, une première diminution depuis plusieurs années, les deux cohortes accompagnées démontrent qu’avec un programme de sensibilisation orienté autour de la réduction à la source, dans toutes les sphères de la vie domestique, nous pouvons atteindre des réductions de 30 à 47 %.
Il est donc clair que l’approche de réduction véhiculée aux foyers participants lors des Défis citoyens zéro déchet fonctionne dans des contextes variables, et que cette approche devrait être priorisée par les organisations gouvernementales pour diminuer concrètement la génération de matières résiduelles au Québec.