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La diversité des transports ou comment éviter de tourner en rond en voiture électrique

Il y a un peu plus d’un an, mon amoureux et moi arrivions à la conclusion que pour le bien-être de notre budget, nous devions nous acheter une voiture. Malgré notre amour débordant pour l’autopartage (bonjour Communauto!), notre utilisation de la voiture était beaucoup trop élevée et nos factures mensuelles explosaient. C’est donc moi qui, en mai 2021, ai annoncé : « On s’achète une voiture. »

Il était déjà entendu que nous allions acheter une voiture compacte et usagée. Mais ce n’était pas clair quel type de voiture nous allions choisir : thermique, hybride ou 100 % électrique. J’avais par le passé eu une voiture hybride et l’idée de revenir au thermique était à peu près non négociable pour moi. Après recherches et discussions, nous avons décidé d’opter pour une voiture 100 % électrique. Plus dispendieuse à l’achat, mes calculs m’indiquaient tout de même que sur le temps, elle serait plus économique (pas de gaz, pas d’entretien d’un moteur thermique et presque pas d’usure des freins). Inutile de dire qu’on était aussi très excité.e.s à l’idée de ne plus acheter de gaz !

Une histoire de contexte

Est-ce que notre décision est la décision la plus économique, la plus écologique et la plus logique dans tous les contextes ? Bien sûr que non. Bien que la voiture électrique (incluant les versions hybrides) soit mise sur un piédestal écologique, ces dernières ont pourtant un lourd impact environnemental. Mais contrairement aux voitures thermiques, pour lesquelles le gros impact environnemental se produit lors de l’utilisation à cause de la consommation de gaz, les voitures électriques ont un lourd bilan à la production et en fin de vie en raison de leurs batteries. Ces dernières nécessitent des matériaux (lithium, cuivre, aluminium, etc.) polluants à extraire, à transformer et à gérer en fin de vie utile.

Je vous invite à regarder cette vidéo explicative avec Charles Tisseyre pour mieux comprendre le combat environnemental entre les deux types de voitures.

Bien que la voiture électrique soit globalement gagnante au plan environnemental, après un certain nombre de kilomètres parcourus, transférer toutes nos voitures vers l’électrique n’est pas une solution pour autant. Pourquoi ? Chaque voiture, électrique ou non, nécessite ressources, énergies et espace pour sa production et son fonctionnement. Sans compter que nous semblons aimer les voitures de plus en plus grosses… ce qui nécessite de plus en plus de matériaux, d’espace… et de batterie pour déplacer le tout !

Ça dépend!

À la question : « Est-ce que je devrais m’acheter une voiture électrique ? », la réponse est la même que pour plusieurs questions environnementales : « Ça dépend ! »

Tout comme le recyclage est le dernier recours en gestion des matières résiduelles puisqu’il est plus important de Repenser, Refuser, Réduire et Réutiliser en amont, acheter une voiture électrique est une solution, mais pas la première à mettre en place pour tendre vers des habitudes plus écoresponsables.

Voici donc un petit guide pour vous aider à vous y retrouver en termes de transport écoresponsable.

La suite de notre histoire

Un an après notre achat de voiture, deux choses importantes se sont produites :

  1. Le prix du gaz a littéralement flambé, rendant soudainement les voitures électriques incroyablement intéressantes pour beaucoup plus de personnes et provoquant une rupture des stocks de voitures électriques.
  2. Mon amoureux et moi avons déménagé en Estrie.

Les deux événements n’ont aucun lien entre eux, mais le premier nous a fait pousser un gros soupir de soulagement lors du deuxième : nous avions acheté notre voiture au bon moment et cette dernière nous a permis d’accéder à notre projet de vivre plus près de la nature, mais malheureusement un peu plus loin des transports en commun. Cela étant dit, même en vivant plus loin, nous avons repensé nos transports pour refuser l’achat d’un second véhicule.

  • nous avons un calendrier synchronisé afin de prévoir nos déplacements respectifs à des moments différents ;
  • nous avons des vélos qui nous permettent de nous rendre au village le plus proche en 20 minutes ;
  • nous sommes à quelques minutes d’un arrêt d’autobus pour nous rendre à Montréal ;
  • nous nous entraidons avec un autre couple d’ami.e.s qui ne possède aussi qu’une voiture.

Comme dans toutes démarches environnementales, il n’y a pas de réponse unique au problème rencontré. La voiture électrique, bien que faisant partie des solutions, ne devrait pas en être la principale. Il faut préalablement repenser l’urbanisme de nos villes et nos modes de vie pour réduire nos besoins en déplacements, favoriser les transports actifs et en commun, encourager l’autopartage et le covoiturage.

L’idée n’est pas de démoniser la voiture, elle a ses utilités. C’est simplement d’arrêter de lui donner la première place lors de nos déplacements. Si vous me demandez quel est mon mode de transport favori, la réponse reste la même depuis des années et se trouve loin devant les autres modes de transport : le vélo.

Définitivement le vélo ! ?

melissa@incita.ca

Mélissa a adopté un mode de vie zéro déchet en 2013, et depuis, le sujet la passionne. Conférencière, chroniqueuse, consultante et elle est l'auteure du livre "Tendre vers le zéro déchet" aux Éditions La Presse.

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